L’art-thérapie est l’association de deux notions universellement comprises, l’art et le soin.
Elle est, ainsi, une pratique courante sur tous les continents et consiste à mettre en place un processus de soin à travers la création artistique. La thérapie par l’art, c’est assumer sa subjectivité ! Ce que peu de personnes font, remémorez- vous le repas de famille et cette discussion au moment du digestif : alors le Mont Saint-Michel en Bretagne ? Ou en Normandie ?

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Je n’entamerais pas le débat… car justement, je respecte la subjectivité de chacun ! Cette méthode thérapeutique, l’art-thérapie, consiste précisément à s’abstenir de tout jugement esthétique sur son œuvre ou celle des autres. Ici, point de définition de la beauté ! Puisque tout l’objet de cette thérapie est d’amener les patients à exprimer ce qu’ils trouvent beau à travers des domaines des arts plastiques.
Car oui, bien des choses ne peuvent être dites par les mots, la catharsis de nos maux passe par ces travaux dans ce qu’ils ont de plus beaux. Face à la douleur de la maladie, l’enjeu est de changer sans dommage la perception quotidienne de sa vie. Car, si le monde n’est qu’images, autant le voir en métaphores !
Le dessin est pareil à l’existence, une affaire de confiance en soi. La pratique d’un art permet au fur et à mesure des progrès, la construction d’une véritable estime de soi. Mais l’art est aussi une question d’acquis et non de dons innés. Bien sûr, l’art-thérapie ne nécessite aucune compétence dans les domaines artistiques. Il suffit de dépasser un blocage largement partagé car tout à fait naturel. Bien des personnes pendant bien longtemps, n’osent pas se lancer dans le dessin, la sculpture ou la peinture considérant leurs talents suffisamment déplorables pour susciter les pires moqueries. Mépris de soi et projection hâtive sont les deux mamelles de l’éloignement de bien de nos co-citoyens vis-à-vis de toute pratique artistique.
Le cancer déclenche des vocations, puisqu’il est une accumulation de souffrances à exprimer consciemment mais aussi, avec l’avancée de la démarche thérapeutique, de manière inconsciente. Ce processus de soin nécessite, malgré tout, un engagement initial, sincère et durable, accompagné d’un programme exigeant de créations régulières.
Cette thérapie artistique a, chez le patient, pour objectif l’affirmation de sa personnalité, c’est à dire de ses émotions et de ses sensations.

Le patient acquiert, au fur et à mesure, cette capacité à résister aux chocs des drames de l’existence, aux douleurs quotidiennes nées de la maladie. C’est la résilience, concept psychique élaboré par Cyrulnik, et élargi au champ de la politique, où la société éprouve sa capacité de résistance aux drames collectifs qui l’accablent. L’art est donc bien au-delà d’un simple médicament, il peut conduire à une véritable psychothérapie aboutissant à un soin des mentalités.
Il est habituel de distinguer corps et esprit, l’art-thérapie questionne cette opposition fictive car elle propose une approche de soin globale. La culture n’est donc pas seulement une « sublime consolation » mais aussi une médecine de l’âme. Je te conseille, cher auditeur, de visiter le site de l’Institut Rafaël qui propose un vaste programme d’ateliers d’art-thérapie.