Big banguienne, big banguien

Cher auditeur, mon seul bien !

Si le chat est le sujet du jour,

La culture, elle, vivra toujours !

Voilà l’heure,

J’y ai mis tout mon cœur.

J’en ai été un, j’ai bien peur, dans une lointaine vie antérieure.

Le chat, dit-on, a sept vies.

Autrefois, bien trop honnis,

Ils sont, des hommes, les amis.

C’est, aujourd’hui, un fait, les chats sont nos animaux domestiques préférés devant les chiens. 12 millions de chats en France contre 8 millions de chiens. Victoire éclatante des félins donc. Étonnant pour un animal largement dénigré en Europe.

Seule l’Egypte fait exception par sa grande considération pour les chats. Ils étaient le double symbole du Soleil, étant chasseurs de serpent représentants de la nuit, et de la fécondité du simple fait de leur grande capacité reproductrice. Ainsi, la déesse de la fécondité Bastet est un félin. On a également retrouvé des vestiges de chats momifiés et sacrifiés pour les divinités. Un grand honneur dans cette civilisation !

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C’est donc en arrivant dans les sociétés européennes qu’il va attirer sur lui, pauvre bête, les haineuses superstitions de la populace. En Grèce, il est rejeté par une raison toute naturelle. Les oiseaux font partie de leur garde-manger mais y sont aussi les animaux domestiques des autochtones. A Rome, ils deviennent sous la République les symboles d’une sexualité débridée. Les prostituées sont ainsi appelées Catus.

L’image négative et superstitieuse va également se construire à travers les grandes œuvres littéraires. Chez La Fontaine, le chat est l’animal, symbole de la tromperie, de l’ingratitude et de l’égoïsme. Dans sa fable « Le Chat, la Belette et le Petit Lapin », il utilise pour décrire ses actions le terme de chattemite qui signifie hypocrite et dissimulateur.

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Du côté des superstitions, Marcel Aymé, dans ses « Contes du Chat », raconte cette croyance que le chat maîtrise les éléments naturels et peut déclencher la pluie en passant sa patte derrière son oreille. En effet, le chat, contrairement au chien, a su garder son indépendance vis-à-vis des hommes et maîtrise donc les secrets de la Nature. L’indépendance du chat s’explique aussi par des causes toute historiques. Les hommes , voulant qu’il chasse les rats, ne le nourrissaient pas et s’en tenaient éloignés.

Aux XIIèmes et XIIIèmes siècles, un lien fort se construit entre les chats et le Diable. Les fidèles catholiques appellent, ainsi, les hérétiques, les cathares, nom issu de la racine latine catus. Le XIVème siècle est marqué par l’émergence des chasses aux sorcières, elles ont la propriété de se transformer en chats. Nombre d’entre eux sont massacrés à la fin du Moyen Age.

Comme toujours, nous devons aux poètes et aux écrivains de la Renaissance les premières descriptions affectueuses de nos fidèles matous. Le sensible Du Bellay consacre un épitaphe à son adoré chat Belaud. Epitaphe d’un chat = « Belaud, qui fut par aventure. Le plus bel œuvre que Nature. Fit donc en matière de Chats : C’était Belaud la mort aux Rats, Belaud, dont la beauté fut telle, Qu’elle est digne d’être immortelle. ».

 

Le XIXème siècle est marqué par l’affirmation du chat comme un animal domestique à part entière. Ainsi, Baudelaire consacre son poème « Le Chat » à son compagnon, l’affection qu’il lui porte est ici présentée comme l’égal du désir du poète pour une femme : « Lorsque mes doigts caressent à loisir
Ta tête et ton dos élastique, Et que ma main s’enivre du plaisir De palper ton corps électrique, Je vois ma femme en esprit. »

Aujourd’hui, le chat est donc l’animal domestique par excellence. Et je peux en parler doublement, puisque j’ai l’immense honneur de vivre avec d’entre eux. Car rappelons-nous bien la phrase de Marcel Mauss : « L’homme a domestiqué le chien mais le chat a domestiqué l’homme ».

A très vite !

 

Vincent Combes

 

La flemme de lire ? Vincent le lit pour vous :

Chronique de Vincent