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Photo by Peter Schulz on Unsplash

 

Chère Big Banguienne, cher Big Bangien ! Cher lecteur, mon seul bien…
 
Nous parlons en ce jour glacial d’un mot, aussi court que son sens est profond, le climat ! Il recouvre, bien entendu, une réalité physique mais c’est cette même réalité à laquelle nous sommes tous, puissants ou misérables, quotidiennement confrontés. Le climat est notre bien commun le plus fondamental, il est prosaïquement politique.
 
Ainsi, collectivement, il nous faut prendre conscience de ses dérèglements, de leurs dangers et de leur imminence. On ne peut que le constater amèrement, de rapports alarmistes du GIEC en superbes documentaires animaliers, l’écologie et son urgence ne pénètrent pas les esprits, tant des dirigeants que des administrés que nous sommes…
Alors, que faire ? Utiliser la littérature populaire pour sonner l’alerte. Ainsi, est née au début des années 70, une sous-catégorie de la SF, la climate fiction imaginant des futurs sous le prisme des enjeux écologiques. Et, en 1965, un pilier de la science-fiction annonce l’émergence de ce genre si particulier, il s’agit de Dune de Franck Herbert.

 

Une lutte des classes régie par l’Epice

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Photo by Markus Spiske on Unsplash

 

Plongeons-nous dans son univers… Nous sommes en l’an 10191, et contre toute attente, l’humanité a survécu en se libérant non pas tant de la prolifération des gaz à effet de serre que de l’emprise des robots et autres intelligences artificielles. A rebours d’un Asimov technophile, Herbert a une vision critique et sombre du progrès technique dont il a parfaitement anticipé les problématiques. Ainsi, malgré l’expansion humaine vers d’autres galaxies, dans son monde, les vaisseaux interstellaires sont guidés exclusivement par des pilotes, doués d’un mental surdéveloppé par une mystérieuse matière.
 
Et c’est bien celle-ci qui est au cœur de la saga d’Herbert. Oui, vous qui lisez cet article  et probablement futur lecteur de Dune, vous ne pourrez vous empêcher d’établir un rapprochement entre la Force de Georges Lucas et l’Epice d’Herbert.
 

 
L’Epice, prise à doses régulières, régénère les corps et les esprits, allonge l’espérance de vie et dote son consommateur de pouvoir fantastique sur le temps et l’espace : prédiction de l’avenir, se déplacer par la seule force mentale et autres banalités de la vie ordinaire.

 

Mais restons sérieux et surtout revenons au sujet du jour. Car l’Epice, source de bien des convoitises, ne peut être produite et extraite que sous le climat d’une seule planète, Arrakis, au soleil ardent et aux interminables déserts expliquant son surnom explicite, Dune. L’Epice ou mélange est créée par de terrifiants et gigantesques vers de sable, ne vivant que dans l’aridité de la planète. Ainsi, tout l’ordre social, économique du monde connu a pour base le climat d’une seule planète. Car, le rejet de la technologie a pour corollaire l’impérieuse nécessité de développer les capacités humaines, autre sujet d’actualité. Or, comment accroître l’intelligence humaine et, ainsi, préserver les pouvoirs d’une oligarchie formée par les ordinateurs humains, les Mentats et les prédicatrices eugénistes des Bene Gesserit, sans la fameuse Epice ?

 

Les Fremen, les écologistes de demain

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Photo by Fateme Alaie on Unsplash

 

Mais, cher lecteur, tu peux te demander pourquoi le climat de Dune changerait-il ? Tant d’enjeux et de luttes de pouvoir, tant de bénéfices au profit des grandes familles garantis par l’entreprise extractrice CHOM…
 
Et bien à cause d’un caillou dans la chaussure de ces puissants, le peuple indigène de Dune, les Fremen. Sortes de Touaregs et de castristes, ils sont l’incarnation d’un peuple exploité pour ses ressources en quête de libération. Ils sont tels les chiliens d’Allende, reprenant en main leur destin et celle de leur planète face aux appétits des grandes puissances. Et cela commence, pour eux, avant tout par la maîtrise de l’eau, denrée d’une absolue rareté qu’ils récupèrent gouttes à gouttes en captant l’humidité de l’air, autre effrayante projection vers un de nos avenirs possibles. Les Fremen se sont pourtant parfaitement adaptés à un climat inhospitalier, et leur solution à ce problème sera marquée du sceau de la compréhension parfaite de leur environnement et des conséquences sur lui de leurs actes.

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Photo by Noah Buscher on Unsplash

 

L’écologie de Dune est ainsi résumée par cette phrase de l’écologiste, rallié aux Fremen, Kynes : « La plus haute fonction de l’écologie est la compréhension des conséquences ».
 
Les Fremen vont, ainsi, verdir leur planète en l’arrosant d’eau et en y plantant des végétaux peu demandeurs en la matière, c’est la « terraformation ». L’eau serait alors abondante et la planète réellement habitable. Cette pratique, Franck Herbert l’avait déjà observé à l’œuvre, la Californie verdissant ses collines, dès les années 50, pour empêcher l’expansion du désert. Ainsi, aujourd’hui, le reverdissement de notre planète apparaît comme une solution pour limiter l’impact du changement climatique, Herbert y avait pensé en 1965… La planète Dune serait alors une prédiction de ce que pourrait devenir notre planète bleue, et les Fremen, les écologistes voulant y ramener la vie biologique.
 

 

Alors, cher lecteur, la question, à laquelle bien sûr je ne vais pas répondre, est celle de la réussite de leur entreprise. Tout ce que je puis te dire est que, par la seule force de leur espoir, ils changeront le monde ! Il faut lire de la science fiction, d’abord pour le plaisir, puis pour comprendre et dépasser les limites de ses pensées. Prends bien soin de toi, mon ami et je te dis à très vite !