Pythagore et Louise Michel : militants vegan avant l’heure
Posté le 30 octobre 2021 dans articles tableau de bord par Vincent.
Photo by Dan-Cristian Pădureț on Unsplash
Big Banguienne, Big Banguien ! Cher lecteur, mon seul bien…
A l’occasion de la journée mondiale du véganisme qui a lieu les 1er novembre, cet article va traiter de ce grand mouvement de société qui a pour cœur le souci du bien-être animal.
Si ce courant de pensée s’est manifesté dans le monde anglo-saxon à partir des années 70, les réflexions sur le statut des animaux, l’alimentation et l’adoption d’un mode de vie plus respectueux envers les animaux sont aussi anciennes que les débuts de l’humanité. En effet, c’est ce que nous allons voir avec Pythagore (580 av. J.-C – 495 av. J.-C) célèbre mathématicien et philosophe.
Pythagore : au delà du théorème, une figure vegan
Photo by Cristina Gottardi on Unsplash
En témoignent les écrits sur la question du célèbre Pythagore, reconnu, par ailleurs, pour un théorème. Ses vives condamnations des « mangeurs de viande » ont fait que les végétariens ont longtemps été associés aux pythagoriens. Voici, son prêche :
« Abstenez-vous, mortels, de souiller vos corps de mets abominables. […] la terre, prodigue de ses trésors, vous fournit des aliments délicieux ; elle vous offre des mets qui ne sont pas payés par le meurtre et le sang. (…) Il n’y a que les animaux d’une nature cruelle et féroce (…) qui aiment une nourriture ensanglantée. Hélas ! Quel crime n’est-ce pas d’engloutir des entrailles dans ses entrailles, d’engraisser son corps avide avec un corps dont on s’est gorgé et d’entretenir en soi la vie par la mort d’un autre être vivant ! Quoi donc ? Au milieu de tant de richesses que produit la terre, la meilleure des mères, tu ne trouves de plaisir qu’à broyer d’une dent cruelle les affreux débris de tes victimes ».
Sa défense des animaux, allant jusqu’au rejet de la laine et du cuir, est surtout une ode à la dignité, au respect des hommes puisque, adepte de la métempsychose, il croyait dur comme ferme qu’un animal maltraité abrite l’âme d’un proche, réincarné en lui.
Louise Michel : libertaire pour tous
Photo by Jakob Cotton on Unsplash
Ainsi, une authentique défense de l’intégrité, de la sensibilité des animaux viendra plus tard, et une figure de ce combat, cher lecteur, me fascine particulièrement… Pour sa participation à la révolution sociale de la Commune, pour sa défense des kanaks au cours de sa peine au bagne… Louise Michel est une révolutionnaire complète, dénonçant la violence envers les ouvriers et les paysans comme celle contre les colonisés et les animaux.
Le chapitre onze de ses Mémoires illustre que sa pitié envers les bêtes a été l’origine de sa lutte socialiste :
« Au fond de ma révolte contre les forts, je trouve du plus loin qu’il me souvienne l’horreur des tortures infligées aux bêtes. J’aurais voulu que l’animal se vengeât, que le chien mordît celui qui l’assommait de coups, que le cheval saignant sous le fouet renversât son bourreau ; mais toujours la bête muette subit son sort avec la résignation des races domptées. Quelle pitié que la bête ! »
La suite n’est que la continuité de sa pensée, les sévices contre les animaux et la violence sociale sont les deux faces du même désastre :
« Et plus l’homme est féroce envers la bête, plus il est rampant devant les hommes qui le dominent.
Des cruautés que l’on voit dans les campagnes commettre sur les animaux, de l’aspect horrible de leur condition, date avec ma pitié pour eux la compréhension des crimes de la force. C’est ainsi que ceux qui tiennent les peuples agissent envers eux ! Cette réflexion ne pouvait manquer de me venir. Pardonnez-moi, mes chers amis des provinces, si je m’appesantis sur les souffrances endurées chez vous par les animaux. Dans le rude labeur qui vous courbe sur la terre marâtre, vous souffrez tant vous-mêmes que le dédain arrive pour toutes les souffrances. »
Alors, cher lecteur, « quand le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt », tous les excès ne peuvent faire oublier la profondeur de leurs réflexions, la naissance d’une société sans violence…
Prends bien soin de toi, mon ami, et je te dis à très vite !