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Photo by Chang Duong on Unsplash

 

Big Banguienne, Big Banguien ! Cher lecteur, mon seul bien…
 
Sujet du jour oblige, nous allons parler du cœur, non pas de l’organe physique qui, à l’aide de ses pulsations, irrigue notre corps de sang. Non, Je m’en vais te parler du cœur au sens psychologique, spirituel, celui qui, précisément, manque aux moments de désespoir où tout paraît impossible.

 

Tout le sens de cet article est de voir que le cœur, l’envie et le désir de vivre ne disparaissent jamais. Alors, comme le randonneur ne retrouvant plus cette satanée gourde oubliée sous un bosquet, le désespéré se doit de repasser par le chemin déjà tracé et de trouver ce lieu… là où le cœur attend. Splendide titre d’un ouvrage de l’écrivain et traducteur de la Bible, Frédéric Boyer.

 

Le coeur, siège des émotions, et Dieu

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Photo by Karl Fredrickson on Unsplash

 

C’est donc tout naturellement que ses pas nous conduisent à Job, le souffrant patient attendant une réponse du Créateur du Tout Puissant. Car, d’après Dieu lui-même, Job est « intègre et droit », alors, si Dieu est juste dans l’organisation du Monde, pourquoi souffre t-il ? Par son scrupule, sa crainte et ses exigences vis-à-vis de Dieu. Pour Job, le cœur à vivre est donc dans l’humble foi en la juste sagesse divine.
 
Cela rappelle le remède religieux prescrit par le grand philosophe du désespoir, Kierkegaard. D’ailleurs, il n’est pas ici question d’éliminer les angoisses, signes de la liberté des hommes, mais bien le désespoir, né du vide intérieur de l’homme moderne. Lorsque celui-ci atteint le dit « stade religieux », c’est qu’il s’est rendu compte que son seul interlocuteur est Dieu et que son moteur pour vivre est la foi éternelle en son Créateur.

 

Le cœur et l’humanisme

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Photo by Tbel Abuseridze on Unsplash

 

Alors, cher lecteur, tu pourrais croire que, là où le cœur attend est l’église. Mais c’est peu connaître la philosophie comme la littérature. Au XVIème siècle, est arrivé l’humanisme, substituant l’Homme à Dieu, et son plus illustre représentant, Erasme, nous donne un remède autrement plus moderne : « la sagesse consiste à prendre la raison pour guide ; la folie, au contraire, à obéir à ses passions ; mais pour que la vie des hommes ne soit pas tout à fait triste et maussade, Jupiter leur a donné bien plus de passions que de raison. ». Dans sa lignée, Rabelais, par les excès de ses personnages, montrera bien que le « Rire est le propre de l’homme ».

 

Alors, pour te donner du cœur à l’ouvrage, laisse-moi, cher lecteur, te montrer Flaubert sous un nouveau jour. Le 15 mars 1842, il tente de remonter le moral à son ami Ernest Chevalier :

« Comment, vieux bâtin ! Dans quel état un homme comme toi est-il réduit ! Calmez-vous brave homme, calmez-vous ! Au lieu de tant faire du droit faîtes un peu de philosophie, lisez Rabelais, Montaigne, Horace ou quelque autre gaillard qui ait vu la vie sous un jour plus tranquille et apprenez une bonne fois pour toutes qu’il ne faut pas demander des oranges aux pommiers, du Soleil à la France, de l’amour à la femme, du bonheur à la vie. Je t’écris tout de suite, et je voudrais bien te faire passer un quart d’heure de gaudisserie et t’épanouir la face par une lettre un peu salée et furibonde. Tu m’as l’air d’un homme tout à fait bas (…) Songe à la soupe, au bouilli, aux pâtés de fois gras, au chambertin. Comment se plaindre de la vie quand il existe encore un bordel où se consoler de l’amour, et une bouteille de vin pour perdre la raison ? Remonte-toi le moral, nom de Dieu, suis un régime sévère, fais des farces la nuit, casse les réverbères, dispute-toi avec des cochers de fiacre (…), socratise les chiens, foire dans les bottes, pisse par la fenêtre, crie merde, chie clair, pète dur, fume raide. Va dans les cafés, fous le camp sans payer (…), rote au nez des gens, dissipe la mélancolie et remercie la Providence. »

 

Prends bien soin de toi, mon ami, et je te dis à très vite ici sur le site ou dans notre émission quotidienne les samedi soir de 20h à 21h !