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Big Bangienne, Big Bangien,
Cher lecteur, mon seul bien !
 
L’Europe, objet politique non identifié. Oui, car elle est un cas unique d’organisation supranationale à l’échelle d’un continent.
 

L’Union Européenne : entre alliances et compromis

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L’Union Européenne n’est pas parvenue à créer un véritable peuple exerçant, comme toute nation démocratique, sa souveraineté sur les affaires qui lui sont communes. L’Union, au fond, n’est restée qu’une alliance de gouvernements, donnant lieu aux interminables conseils de crise où les ministres des vingt-sept états membres s’écharpent pour trouver au bout de la nuit ce graal déjà contesté, le compromis.
Ce constat fait, aussi personnel soit-il ! Il me faut poser une question tout autant subjective : pourquoi l’Union Européenne a-t-elle échoué ? Pourquoi est-t-elle rejetée à ce point ? Pourquoi la construction européenne n’a-t-elle pas crée une solidarité continentale ?

 

L’Union Européenne et « Le Viol d’Europe » : une utopie désabusée

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©PUF

 

La réponse à ce cruel questionnement, je la tirerai d’un ouvrage de l’économiste Robert Salais, Le Viol d’Europe. Il y questionne le gouffre béant séparant la réalité de l’Union Européenne et l’idéal proclamé de paix et de prospérité. La mythologie nous donne bien souvent les meilleures images. Et l’histoire d’Europe est tout particulièrement évocatrice… Zeus, n’ayant pas connu « l’affaire Me Too », tombait sous les charmes de sublimes mortelles et assouvissait ses désirs sans se soucier du contemporain concept de consentement. Une de ses victimes fut Europe, délicate et pure jeune femme dont il s’éprend alors qu’elle s’amuse sur une plage en bonne compagnie. Le roi des Dieux se change en un splendide taureaux et se mêle aux animaux groupés tout près d’Europe. La jeune femme, touchée par la beauté de ce taureau, s’en approcha, le caressa, monta sur son dos. Et c’est alors que le Dieu l’emmena au-dessus des flots. De cet enlèvement, de ce viol, naîtra Minos, roi de Crète et juge aux Enfers.

 

L’Union Européenne : l’espoir de paix

Ce mythe de Zeus et d’Europe est à mettre en parallèle avec la critique faite par Salais envers l’Union Européenne et ses pères fondateurs. Schuman et Monnet, notamment n’étaient pas de romantiques européens. Pour garantir la paix et l’unité du continent, leur vision a été que celles-ci ne viendraient qu’avec une association, une dépendance économique entre les pays européens, notamment la France et l’Allemagne.
 
Cette pensée se traduit par la mise en commun des ressources européennes de charbon et d’acier dans la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier, et aboutit au Marché unique, décidé en 1986, puis à la monnaie unique, imaginée avec Maastricht en 1992. L’unité politique se ferait donc par le marché, un peuple se formerait par la liberté des échanges.

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Zollverein : un précurseur controversé de l’Europe ?

L’idée, qui peut ravir ou dégouter, part en tout cas des meilleures intentions du monde. Dans les années 50, le libéralisme économique, peu populaire après la guerre, revient à la mode et le libre-échange apparaît comme la solution pour associer la prospérité économique, le progrès social et le sentiment d’appartenance à l’Europe.

 

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Surtout un précédent historique appuie le projet fondateur européen. L’unité de l’Allemagne a été préparée par la Prusse grâce à une union douanière, le Zollverein, qui, par une communauté matérielle de fait, a renforcé le sentiment de l’identité allemande.



Le parallèle entre la situation de l’Allemagne dans les 1830 et celle de l’Europe dans les années 50 s’arrête, pour moi, ici. La première situation est marquée par un sentiment d’appartenance bien plus fort, l’union douanière ne prévoyait pas de liberté de circulation des capitaux. Alors que le Zollverein a renforcé l’identité allemande, le Marché Unique a fragilisé le sentiment européen.

Le monde merveilleux du marché ! Je te laisse, cher lecteur, et je te dis, à très vite !