La politique n’aime pas les célibataires !
Posté le 12 novembre 2020 dans articles tableau de bord par Ronan 2.
Les histoires d’amour font vendre. Elles permettent de fabriquer de belles images pour les médias et les magazines. Le couple ainsi mis en scène est, selon les jugements du monde médiatique, un allié de poids dans la vie politique. À défaut, les célibataires, notamment quand ils s’approchent de la trentaine, se sentent rejetés par la société. Pourtant, ils ont un poids électoral, comme le montre une étude de l’IFOP.
Mettre en scène son couple pour Paris Match
Dans un article de l’ancien site Europe le Lab, intitulé “Peut-on faire de la politique célibataire ?”, il est noté que le conjoint permet “d’occuper le terrain médiatique d’une autre façon.” Comme le prouve cet article du Figaro pour l’élection présidentielle de 2012 : “Le match des premières dames a commencé”. On ne compte plus les unes de Paris Match à ce sujet (Hollande, Sarkozy, Macron). Dans le magazine, l’histoire d’amour est narrée, romancée pour montrer l’harmonie et la stabilité qui règne chez le candidat.
De plus, dans le milieu, il ne faut pas négliger l’importance de Paris Match qui est lu par 14,1 millions de lecteurs par mois, faisant de lui le premier magazine français d’actualité en termes d’audience et de diffusion.(1) Si tu veux que Geneviève ou Emmanuel, habitant dans le Loiret, voient ton joli faciès quand ils se rendent chez leur dentiste, il faut que tu sois dans Paris Match.
Le couple est politiquement mieux vu, même par les célibataires eux-mêmes !
Aujourd’hui, les célibataires, notamment ceux approchant la trentaine, se sentent stigmatisés par la société qui les renvoie à leur situation de personne seule. En effet, comme le révèle une étude de 2019, publiée par l’INED, l’Institut national d’études démographiques, “Le couple reste fortement associé aux idéaux contemporains du bonheur et de l’épanouissement personnel.” Vers les trente ans, c’est la période de la vie où les gens sont le plus en couple, il apparaît que “La situation de célibat semble d’autant mieux vécue qu’elle est partagée par les pairs. À l’inverse, elle apparaît moins satisfaisante lorsqu’elle est peu courante.”(2)
Mais alors, politiquement, comment se situent les célibataires ? C’est à cette question qu’a tenté de répondre l’IFOP en avril 2007 avec son enquête les célibataires et la politique. On peut notamment y lire qu’ils préféreraient donner leur vote à l’élection présidentielle de 2007 (Sarkozy vs Royal, 3e Bayrou), à quelqu’un de marié ou en couple à 62%. Ce chiffre monte même à 71% pour les sympathisants de droite, et tombe à 58% pour les sympathisants de gauche. De plus, à la question : “Diriez-vous que votre choix pour un candidat lors de l’élection présidentielle peut être influencé par la personnalité de son conjoint ?”, le panel a répondu oui à plus de 33%. Ce chiffre grimpe même à 49% quand les personnes sont divorcées. Vous le sentez le souvenir douloureux du divorce ?
Pourtant, le vote ou le choix politique devrait se faire sur la question de l’intérêt général, et non pas sur la personnalité de Brigitte Macron, Mélania Trump ou de Carla Bruni. Et quand on voit le boxon qu’a mis l’histoire de Cécilia Sarkozy durant le mandat de Sarkozy, ou encore Valérie Trierweiler pendant celui d’Hollande, (Valérie Trierweiler qui comme par hasard était journaliste chez Paris Match… on dirait un complot), moi je vous le dis, il vaut mieux rester célibataire.
Donc vive le célibat, vive la politique et vive Paris Match !
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1 source : tarifspresse.com
2 La Croix, Août 2019, Les célibataires se sentent toujours stigmatisés par la société