En 1891, c’est sous la direction de l’Américain Thomas Edison, que l’ingénieur électricien William Kennedy Laurie Dickson, réussit des prises de vues photographiques animées et leur présentation au public grâce au « kinétographe »: Le premier film est né.
En 1920, d’après l’expression « settima arte » du critique italien Ricciotto Canudo, le cinéma devient le « septième art« . Son développement, depuis ses tous premiers pas en version muette noir et blanc de Charlie Chaplin aux blockbusters hollywoodiens d’aujourd’hui, n’en est que plus innovant. Mais qu’en est-il de sa popularité de nos jours?

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La télévision, le DVD, Internet: les années 2000 ont été marquées par une baisse considérable du nombre de  spectateurs dans les salles de cinéma, tant en France qu’aux États-Unis et qu’ailleurs dans le monde.
En 2018 en France, la fréquentation des cinémas a lourdement chuté (-15,6%) par rapport à 2017, passant ainsi sous la barre des 10 millions d’entrées (9,84 M), selon des estimations fournies pas le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC).
Aux États-Unis, même phénomène de baisse de l’industrie du septième art: pour la première fois depuis 2001, les recettes annuelles du box-office ont été inférieures à 9 milliards $ (contre 9,3 milliards $ en moyenne depuis trois ans), et le nombre des entrées devrait se situer aux alentours de 1,4 milliard, score le plus bas depuis 1997. On a pourtant vu de belles choses sur les écrans: tant côté américain que dans le cinéma français.
Il faut aussi préciser que le prix des billets d’entrée n’est pas étranger à cette baisse de popularité. En outre, les gens vont davantage au cinéma le week-end, l’été et pendant les vacances de Noël.

Une industrie en mutation
L’industrie du cinéma n’est pas menacée, mais elle se transforme. Les studios ont abandonné les films de niches qui ciblaient des populations précises et stéréotypées (les westerns pour les hommes jeunes, les romances pour les femmes…), au profit de très grosses productions, essentiellement des comédies romantiques, des films d’action, de super-héros, dans une logique de blockbusters très grand public. La compétition avec les séries télévisées les incite aussi à miser sur des franchises qu’ils exploitent le plus longtemps possible. Étant donné les investissements faramineux, les studios ne peuvent pas se permettre de rater leur coup. Les producteurs comptent sur des valeurs sûres, comme les Batman, Spider-Man et autres films de super-héros, dont ils multiplient les suites. Cela appauvrit le cinéma, lisse les scénarios, car les clés de la narration sont toujours les mêmes.

 

WBbatmanday

Les spectateurs qui se déplaçaient pour aller voir le dernier Martin Scorsese, Woody Allen, les films des frères Coen, constituent aujourd’hui le public des séries de qualité, qu’ils peuvent regarder chez eux, sur leur ordinateur où sur les grands écrans plats. Ces gens-là vont peut-être un peu moins au cinéma. Pour autant, les salles ne se vident pas, c’est le public qui est différent.

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