Célèbre conte ancestrale chinois, L’Investiture des dieux est de nos jours encore (librement) adapté en bande dessinée, dessin animé, série et film. Il est difficile de nommer un(e) auteur (trice) pour cette œuvre mythologique car elle a été racontée et écrite au temps des dynasties chinoises (celle des Ming pour cette histoire) que l’on pourrait dater de 1368 à 1644.

L’histoire est tellement dense qu’il est compliqué de la résumer en quelques lignes mais pour la décrire synthétiquement, elle raconte les abus de l’empereur Zhou Wuwang de la dynastie des Shang au côté d’une femme possédée par un démon-renard (stratagème de la déesse Nüwa – celle qui créa les hommes – pour semer le chaos par la guerre et le conflit sur Terre). Comme la désignation des Empereurs se fait par la voie céleste qui accorde ce titre, les dieux répandent leur colère sur les différents royaumes.   Assassinat, bataille et civilisation sont au cœur de cette mythologie chinoise que l’on peut découvrir de différentes manières :

– En film, avec le long métrage chinois de 2023, Creation of the Gods part.1: Kingdom of Storms, de Wu Ershan, sorti en salle deux fois cette année (la première fois sur deux jours en février 2024, à l’occasion du nouvel an chinois et une deuxième fois pour une exploitation cinéma classique en juillet 2024). Véritable succès commercial et gros blockbuster en Chine, le film a été distribué aux Etats-Unis (où il n’a pas rencontré de succès), en France (où les entrées ne sont pas exceptionnelles pour la deuxième sortie en salle) et va l’être prochainement dans d’autre pays tel que l’Allemagne.

 

 

Le Prince Yin Shou tente de monter sur le trône du royaume des Shang dans le sang avec l’aide de sa maîtresse Su Daji elle-même sous l’emprise du Démon Renard. Le sage taoïste Jiang Ziya descendu du Mont sacré Kunlun et Ji Fa, jeune guerrier élevé par Yin Shou, s’allient pour combattre le tyran.

– En manga et en animation avec Hoshin – l’investiture des Dieux de Fujisaki Ryu en 23 tomes et la série d’animation de 26 épisodes dérivée du manga s’intitulant Soul Hunter (1998 et 2018)

 

 

Au 11ème siècle avant Jésus-Christ, dans la Chine mythologique. Zhou, l’actuel empereur, a succombé au charme de la vénéneuse Daji, une démone qui affame le peuple. Mais les immortels de Kunlun, exaspérés par cette situation, décident d’en finir une bonne fois pour toutes. Ils chargent Taigong-Wang, le plus jeune d’entre eux, d’une mission périlleuse : emprisonner les 365 sous-fifres de Daji pour affaiblir son pouvoir. Mais Taigong-Wang, paresseux et intelligent, a des raisons personnelles d’en vouloir à Daji. Il décide donc d’aller directement affronter la démone.

 

 

– En livre, avec plusieurs éditions et traductions existantes

 

 

Les puissances célestes, fort susceptibles, ne tolèrent pas le manque de respect. L’impertinence est sanctionnée avec une extrême sévérité. Il y plus de quatre mille ans, Chouwang, dernier empereur de la dynastie des Yin, un colosse, une force de la nature, aimant lutter à mains nues contre les fauves, capable de supporter le toit d’un édifice en ruines, grand amateur aussi de bonne chère, de boissons capiteuses et de jolies filles, ose, au cours d’une cérémonie sacrée, inviter la déesse à venir dans son palais, pour goûter…

 

D’un graphisme épuré et simpliste par moment, le manga met en scène de manière humoristique le personnage Taigong-Wang (l’un des personnages principaux Taoïste du roman L’Investiture des dieux). Décrit comme un grand paresseux, il est envoyé en mission afin de combattre la Démone Daji qui ensorcelle l’empereur en le séduisant. La cruauté s’abat sur le peuple par cette malédiction. Le scénario du manga fait ressentir l’enjeu et l’utilité de cette bataille et le suspens est au rendez-vous à chaque rencontre et action des protagonistes de l’histoire. L’auteur use du côté charmant de la maléfique Démone et pour endurcir l’action, la mission serait de combattre ses nombreux serviteurs pour l’atténuer mais celle-ci s’avère très puissante. D’autres personnages tout aussi menaçant sans prendre parti pour Daji ou bien Taigon-Wang sont de la partie tout au long des 23 tomes qui orientent le manga vers une aventure épique.

Et quand on parle épique, on ne peut qu’évoquer le film Creation of the God partie 1.

Le film commence différemment et le démon (démon renard) est montré sous un autre angle. L’empereur dans le film n’a pas l’air de subir l’envoûtement du démon mais s’en enivre pour mieux régner de manière cupide et cruelle. Tout comme le manga, il y a beaucoup (trop) de personnage pour un seul film (la première partie) et cela peut en dérouter certains. Des indications sur-titrées aident à se repérer entre les personnages et les lieux. On reste séduit par l’action du film qui a des allures de fresque historique. L’humour est aussi présente (beaucoup moins par rapport au manga) dans le film avec les 3 Taoïstes (Jiang Ziya et ses neveux Nezha et Yang Jian).

Dans les deux cas, l’histoire ne s’éloigne pas trop du roman et offre aux spectateurs/lecteurs un bon moment de contes et légendes chinoises.