Oui et non. Tout dépend en fait où on les place car en effet, devant et derrière la caméra, elles sont moins nombreuses. Pire, si les hommes vieillissent au cinéma, les femmes, elles disparaissent… surtout après 50 ans !
Ainsi, en 2018, le nombre d’héroïnes au cinéma a baissé. Un paradoxe quand on sait que les plus gros succès au box-office américain en 2017 étaient :

La Belle et la Bête avec Emma Watson
Star Wars : Les derniers Jedi avec Daisy Ridley
Wonder Woman avec Gal Gadot

Mais selon Martha M. Lauzen, directrice exécutive du centre d’étude de la représentation des femmes à la télévision et au cinéma (Center for the Study of Women in Television and Film) aux États-Unis, l’année 2018 n’a connu que 24 % d’héroïnes au cinéma contre 29 % en 2016. En revanche, les personnages féminins ont été légèrement plus nombreux en 2017 (34 %).

L’étude pointe également du doigt les rôles principalement accordés aux femmes :
Elles travaillent majoritairement dans le social, dans un bureau ou dans la religion, soit des postes souvent soumis « au silence » ou rarement mis en avant là où les hommes jouent des rôles plus exposés de criminels, politiciens et autres postes à responsabilité.

Enfin, parmi les 100 films ayant engrangé le plus de profit en 2018, il apparaît que 58 % des protagonistes étaient masculins, 24 % féminins et 18 % des ensembles mixtes. Mais la situation est pire concernant les premiers rôles : on compte alors en 2018, 63 % d’hommes contre 37 % de femmes. Enfin, seulement 34 % des femmes de ces films ont eu le droit à des répliques, alors que 66 % des hommes pouvaient parler à l’écran.
Face à ces constats, il peut sembler légitime de se demander quel avenir pour les femmes dans le secteur du cinéma. Non seulement les inégalités sont flagrantes et devraient mettre plusieurs années à être comblées, 94% de femmes harcelées à Hollywoodmais il reste difficile pour une femme de s’imposer dans ce milieu très masculin.
La preuve chiffre à l’appui : à Hollywood, 94 % des femmes se disent victimes de harcèlement sexuel ! Un chiffre ahurissant – et effrayant – qui a pourtant fait la une du quotidien national américain USA Today le 21 février dernier.

843 femmes travaillant dans l’industrie du divertissement (actrices, productrices, réalisatrices, scénaristes et autres) ont ainsi accepté de répondre à un questionnaire via Internet (le panel de ce sondage n’a donc pas été établi scientifiquement). Parmi elles :

21 % reconnaissent avoir été contraintes à un acte sexuel au moins une fois dans leur carrière
69 % admettent avoir été touchées « d’une façon sexuelle »
64 % avouent avoir reçu des propositions de nature sexuelle.

Quant à celles et ceux qui pensent encore que les femmes sont responsables également de ces types de comportement par leur silence, voici un fait malheureusement encore trop souvent d’actualité : seules 28 % de celles qui ont dénoncé ces actes ont déclaré que la situation au travail s’était améliorée après en avoir parlé. Pour les 72 % restant, rien n’a changé !

Le mouvement est en marche et ne laisse personne indifférent, les femmes mais aussi les hommes ! Ainsi, l’acteur britannique Benedict Cumberbatch, notamment connu pour son rôle de Sherlock dans la série éponyme, n’acceptera plus que des rôles dans des films où l’égalité salariale est respectée ! Un vrai Gentleman ce Sherlock et un clin d’œil à ce personnage mythique qui n’a de cesse d’alimenter les scénaristes de cinéma mais aussi de séries.

Fait assez drôle : la série Elementary, adaptée des aventures de Sherlock Holmes, n’a pas hésité à innover avec brio. Elle met ainsi en scène pour la première fois une Docteur Watson au féminin mais aussi UNE Moriarty, pire ennemi du détective anglais. Sherlock Holmes serait-il donc l’un des premiers féministes de l’histoire ?
Finalement, peut-être verra-t-on enfin au cinéma les femmes montrer leurs films et non leurs bobines !