Il y a 6 jours, France 2 diffusait un documentaire : Latifa une femme dans le République.

Il raconte le combat de Latifa Ibn Ziaten, la mère d’un des militaires lâchement assassiné il y a près de 5 ans par Mohamed Merah, à Toulouse.

Il est réalisé par Jarmila Buzkova et est disponible en replay ici :

 

REPLAY – LATIFA, UNE FEMME DANS LA RÉPUBLIQUE

 

 

Latifa Ibn Ziaten est devenue, en 5ans ,une des pires ennemies de la fachosphère et de l’islam radical.

Dans un contexte geopolitique et politique tendu, elle se dresse contre ceux qui font croire aujourd’hui que l’islam n’a pas sa place en France et botte le train aux radicaux qui voudraient nous convaincre que faire respecter l’islam dans notre république se fait avec les armes.

 

Depuis la mort de son fils, elle parcourt sans fatigue : écoles, collèges, lycées, prisons, plateaux de télés pour dénoncer l’islam radical.

Parce que Latifa, à travers son histoire personnelle connait la souffrance de ces jeunes de cités, parce qu’elle a réalisé qu’elle pouvait, à travers son discours, inspirer ces jeunes en manque cruel de modèle.

En atteste son récit lorsqu’elle se rend dans la cité où vivait Mohamed Merah, quarante jours après avoir enterré son fils. Elle y rencontre des jeunes qui dressent un portrait de martyr du meurtrier.

 

-Regardez Madame, où on habite, ce système, on n’a plus de chance, c’est fini….Moi j’ai 25ans, je suis déjà mort, si vous avez le courage, tendez la main aux jeunes.

 

Un discours qui fait froid dans le dos tant il est marqué d’un pessimisme et fatalisme à un âge où la vie devrait être formidable. Alors Latifa a tendu la main.

Au même âge, Latifa , né au Maroc et arrivée en France à 17 ans, travaillait à la cantine dans un établissement scolaire. Elle y préparait les repas « à la marocaine », au début, avant d’apprendre la culture culinaire française, comme elle a appris la langue de son pays d’adoption.

 

Son parcours est résumé dans les 48 minutes de ce documentaire émouvant, baignant parfois un peu trop (un chouïa!) dans le sentimentalisme. Il dresse un constat alarmant car il met en parallèle l’ascension de cette formidable association « Imad-Ibn-Ziaten pour la jeunesse et pour la paix » et celle du terrorisme islamisme depuis 2012.

Charlie Hebdo et l’hyper cacher, les attentats du 13 Novembre 2015…, autant d’événements dramatiques qui n’ont pas fait rompre le courage de Latifa, récompensé de la légion d’honneur le 12 Mars 2016 et du prix international Femme de Courage.

 

Finalement, ce documentaire déborde de tolérance et d’intelligence. On regrettera qu’il soit si court, tant le discours de cette femme est une bouffée de bon sens dans une société vacillante qui aurait bien besoin de plus de connivence. Alors même si l’association grandit et que sa parole est devenue légitime et nécessaire, on aimerait ne plus avoir à entendre Latifa. Non pas qu’elle nous agace, mais parce qu’elle aurait gagné son combat.

 

Ronan