DEAD SPACE la résurrection

Alors qu’on pouvait croire la licence Dead Space enterrée suite à la dissolution du studio Visceral Games, l’éditeur Electronic Arts refait du vieux avec du neuf et confie aux développeurs de Motive Studios un remake complet du premier épisode de la saga.

Dans la grande mode actuelle des remakes et remasters à toutes les sauces, qu’en est-il de ce remake de Dead Space ? Simple opportunisme financier ou travail de restauration fait par des passionnés ?
La réponse est : les deux à la fois !

Il est évidemment bien plus simple pour Electronic Arts de capitaliser sur ses vieux succès que de se lancer sur le chantier de Dead Space 4. Surtout avec les risques que l’on connaît : suite moins bonne
lassitude des fans qui pourraient ne pas répondre présents. Surtout lorsque l’on sait que les « papas » des trois premiers volets ont créé leur propre studio et viennent de sortir The Callisto Protocol, véritable clone et suite spirituelle de Dead Space. Concurrence déloyale vous dites ? Fallait pas les virer !

Heureusement pour les fans, les développeurs de Motive Studios nous livre un véritable travail de restauration. On sent tout de suite la passion qu’ils ont mis dans le projet. Ne serait-ce que lors du développement en prenant régulièrement la température auprès des fans, en leur demandant leur avis et des retours sur ce qu’ils présentaient en pré-production. Et le résultat est clairement là. Dead Space nouvelle version à vraiment le mérite d’exister tant le résultat est bluffant.

Dans l’espace personne ne vous entendra démembrer les Nécromorphes. Vous incarnez toujours Isaac Clarke qui se rend sur le vaisseau ISG Ishimura, un « brise planète » chargé de récupérer des ressources minières dans l’espace. Suite à un étrange appel de secours de sa femme Nicole qui travaille sur le vaisseau en tant qu’officier scientifique, Isaac arrive sur les lieux avec son équipe et découvre un vaisseau à l’abandon, peuplé par des créatures monstrueuses, les « Nécromorphes », qui furent autrefois les membres de l’équipage.

Lors de l’excavation de la planète Aegis VII les membres du ISG Ishimura ont en effet découvert un monolithe rouge aux pouvoirs étranges. Suite à cette découverte s’en suivirent des accidents sur le vaisseau : hallucinations collectives, folie puis massacre des membres de l’équipage entre eux.

La mission d’Isaac est donc de faire la lumière sur les évènements qui se sont produits avant son arrivée, de retrouver la trace de Nicole et surtout d’échapper aux Nécromorphes.

Un remake. Est-ce bien utile ?


Pourquoi faire un remake d’un jeu déjà très bon en son temps et toujours correct aujourd’hui ? A part pour l’argent bien évidemment. Dead Space a la réponse tant son remake est fait intelligemment et avec passion.

Ce remake s’il ne change rien à l’histoire originelle du jeu se permet tout de même quelques écarts bienvenus.

Notre progression au sein de l’ISG Ishimura sera en effet différente de la version originale. Les développeurs ont su rajouter des embranchements nouveaux bien amenés sous forme de panneaux à disjoncteurs qui permettent de choisir entre plusieurs routes alternatives. Les choix que vous effectuerez, s’ils ne changent en rien la finalité de l’histoire, changeront par contre son déroulement. Et le jeu sera par conséquent moins linéaire qu’avant.
Vous serez par exemple amené à choisir entre soit éteindre complètement la lumière soit alimenter électriquement des portes d’accès. Ce qui revient à choisir entre progresser plus difficilement dans le noir ou raccourcir votre route en contrepartie. Cruels dilemmes en perspective.

Ces choix changent radicalement la conception du jeu d’origine. Désormais vous vous sentez plus acteur de la destinée d’Isaac.

Les développeurs ont aussi modifié plusieurs séquences du jeu. On se souviendra par exemple dans le jeu d’origine du moment où il fallait abattre au canon laser des astéroïdes qui menaçaient le vaisseau. Cette séquence qui était un véritable calvaire à l’époque, a été totalement réimaginée et est aujourd’hui beaucoup plus simple et mieux construite.

Dernier point important, désormais Isaac Clarke parle. Ce qui n’était pas le cas dans le Dead Space d’origine. Et honnêtement tant mieux. Rassurez-vous il n’est pas devenu trop bavard pour autant. Le fait qu’il parle améliore grandement la narration du jeu.

Certaines armes du jeu ont aussi été modifiées. Il est toujours obligatoire de démembrer à la chaîne les Nécromorphes pour pouvoir s’en débarrasser. Mais certaines armes se sont vues attribuer de caractéristiques différentes par rapport au jeu original. Le fusil à pompe, par exemple, permet maintenant d’envoyer des mines collantes explosives alors qu’à la base il permettait de tirer à 360 degrés. Des petits détails certes, mais qui changeront le gameplay du jeu et votre façon de venir à bout des ennemis.

Ce dépoussiérage minutieux fait plaisir à voir surtout quand on sait que certains remakes, comme l’était par exemple The Last Of Us Part One sur PS5, se contentaient de reproduire à l’identique le jeu de base avec à la fois ses qualités mais aussi ses défauts. Ne pas respecter scrupuleusement l’œuvre d’origine ici permet donc au final de l’améliorer et de la moderniser.

Une technique irréprochable

Techniquement parlant on est sur du très haut niveau.

Le moteur graphique du jeu est totalement neuf et met encore plus en valeur la « beauté », pour ne pas dire la monstruosité, des environnements du jeu. Tout est hyper détaillé, les effets de lumières sont fabuleux et le brouillard volumétrique fait son petit effet. L’ambiance gore et terrifique du jeu s’en trouve décuplée. Dead Space faisait déjà très peur en 2008, il est encore plus flippant en 2023.

Que dire du son du jeu ? Une merveille en Dolby Atmos. Préparez votre casque pour en prendre plein les oreilles. Notez que le jeu propose deux modes graphiques. Un qui privilégie les performances (60 images secondes en 1440P) et un autre la résolution (4K en 30 images secondes).

On vous conseille le premier car sur ce genre de jeu où l’action est très rapide, la fluidité est à privilégier. Et en contrepartie le sacrifice graphique entre les deux modes est minime.


Alors, on rachète le jeu ou pas ?


Pour conclure ce remake de Dead Space fait partie des meilleurs remakes de jeux existants. Il remet aux normes actuelles, qu’elles soient graphiques ou narratives, un des meilleurs jeux d’horreur de tous les temps. Les défauts du jeu d’origine (séquences ratées, linéarité) sont en majorité gommés.
Mais la façon d’abattre les ennemis reste inchangée et nous donne toujours la sensation de faire toujours à peu près la même chose pour en venir à bout. La répétitivité du gameplay reste donc malheureusement sont seul défaut majeur. Mais un changement de gameplay aurait sans doute trop changé l’ADN du jeu. On ne peut donc pas blâmer les développeurs pour cela.

Le plus gros défaut du jeu reste les visages des personnages. Un comble quand on voit la qualité graphique des environnements. Les personnages ont des têtes techniquement datées qu’on croirait issues d’un jeu PS3.
Comparé à son concurrent actuel The Callisto Protocol, Dead Space fait pâle figure.

Reste une aventure palpitante et assez longue qu’on conseillera aux vieux fans de la licence qui voudront redécouvrir ce classique sous un meilleur jour et plus particulièrement aux plus jeunes qui n’ont peut-être pas connu le jeu d’origine.

Il faudra voir si le succès commercial sera au rendez-vous, ce qui motivera peut-être Electronic Arts à lancer les chantiers des remakes des épisodes 2 et 3. Croisons les doigts pour que cela se produise !

Le jeu a été testé sur Xbox Series X principalement en mode performance.
Aucun souci technique n’est venu entacher l’aventure.