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La toile de maître de la PS4.

Après un Horizon Zero Dawn et un God of War qui ont poussé la Playstation 4 dans ses limites graphiques, Sony remet le couvert des exclusivités qui déchirent la rétine et recrute le studio Insomniac Games (créateur des Ratchet et Clank) afin de s’attaquer à un des héros Marvel les plus populaires, Spider-man!

Ce n’est pas la première fois que Spider-man devient héros de jeu vidéo. Cela s’est déjà produit de nombreuses fois ,avec des résultats plus ou moins convaincants d’ailleurs. Mais cette fois-ci le studio Marvel supervise le projet et Insomniac nous livre ce qui est probablement le meilleur jeu Spider-man de tous les temps.

Vous voilà donc projeté dans la peau du célèbre « homme-araignée » Peter Parker dans un open-world situé sur l’île de Manhattan à New York.

Les développeurs ont eu la bonne idée de ne pas  débuter l’aventure avec les origines de Spider-man. Le Peter Parker que vous incarnez est donc déjà en pleine possession de ses pouvoirs et le jeu va surtout se baser sur les origines de plusieurs super-vilains bien connus des fans du comic.

Ce qui fait le charme des personnages de Marvel, ce sont surtout les charismatiques méchants. Réjouissez-vous : ils sont bien là, venus en nombre et ont bien décidé de semer le chaos à New York. Mais afin de vous laisser la surprise, nous ne dévoilerons pas leur identité. 

Insomniac se détache d’ailleurs des comics et des films dans la représentation de ces méchants et nous livre sa propre version de leur genèse. Cela permet de voir les choses sous un angle différent et novateur.

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L’univers des super-héros est une première pour le studio Insomniac qui, ces derniers temps, semblait irrémédiablement (pour notre plus grand bonheur) rattaché à la licence Ratchet et Clank. L’open-world par contre n’était pas un domaine étranger pour eux puisqu’ils avaient développé pour le compte de Microsoft l’excellentissime et déjanté Sunset Overdrive sur Xbox One il y a quelques années.

Vu la qualité des jeux précédemment cités, l’annonce de leur collaboration avec la licence Spider-man, laissait présager le meilleur.

Afin de remplir le cahier de charges nécessaire à bon jeu de super héros, Insomniac a pioché énormément d’idées chez les concurrents. On peut regretter que le studio ait joué la carte de la facilité en pompant à mort sur la référence ultime du jeu de super héros, à savoir le  Batman de Rocksteady.

En jouant à Spider-man, on a très souvent l’impression de jouer au petit frère de Batman, avec cependant une touche de folie propre à Insomniac.  On le sait, Spider-man possède son sens d’araignée, le prévenant de toute sorte de dangers, qui se voit donc ici transformé en « contres à la Batman » qu’on trouvait dans les jeux de Rocksteady. En cas de danger, un symbole apparaît au dessus du personnage; en appuyant sur triangle vous parerez automatiquement les coups, les balles, les roquettes des ennemis et pourrez riposter, exactement comme dans Batman. Et tout comme dans Batman vous aurez le choix entre une multitudes de gadgets tels que les toiles d’araignée électriques, les grenades de toiles… afin de mettre vos ennemis hors service. Si on ne peut pas leur reprocher cela, puisque effectivement Spider-man possède son fameux sens qui l’alerte du danger (ce qui quand on y pense n’est pas le cas de Batman), on trouvera l’analogie avec le gameplay de Batman un peu trop évidente.

Bien évidemment Spider-man sait se différencier de son illustre aîné en proposant ses propres mécaniques, même si celles-ci peuvent se retrouver dans d’autres jeux.

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Open-world oblige, on nous inonde de quêtes annexes permettant de gonfler la durée de vie du jeu et de collecter des jetons, permettant ensuite d’acheter des nouveaux (très beaux) costumes ou de l’expérience afin d’acquérir de nouvelles habiletés dans un arbre de compétences. Ne comptez donc pas faire l’impasse des quêtes annexes si vous voulez devenir plus fort ensuite. Le jeu est assez difficile même si on peut modifier la difficulté. Rusher comme un malade la trame principale vous mènera certainement dans une impasse lorsque vous aurez à affronter des hordes d’ennemis plus puissants.

Ces missions annexes sont omniprésentes mais se fondent assez bien dans la trame principale puisque la plupart du temps vous tomberez dessus sans vraiment l’avoir prémédité, ce qui apportera beaucoup de vie et de rythme au jeu. Il sera donc très fréquent en cours de vol entre les immeubles de tomber sur des bandits dévalisant une bijouterie ou des dealers en plein travail. A vous de les punir ou bien de les ignorer.

Le monde de Spider-man est extrêmement vivant. La ville est hyper peuplée de gens qui s’affairent, qui vous parleront lorsqu’ils vous croiseront. On a vraiment l’impression de vivre a cent à l’heure dans New York. Le rendu de Manhattan est tout simplement bluffant jusque dans ses moindres détails car c’est principalement dans ses graphismes que Spider-man met le paquet.

Rarement un jeu open-world n’avait été aussi détaillé et vivant, et virevolter dans New York sera un plaisir permanent.

Les artistes de chez Insomniac ont mis tout leur art dans le jeu. Si vous avez connu les Ratchet et Clank sur PS3 et PS4, vous savez que les jeux Insomniac en mettent toujours plein la vue ! Et bien là on dépasse tout ce qui s’est fait jusqu’à présent sur console. Vous resterez probablement bouche bée devant tous les détails minutieux du jeu : des immeubles dont on peut voir les intérieurs à travers les fenêtres, le rendu magnifique de l’eau et les moindres détails de l’environnement. Spider-man devient le nouveau « plus beau jeu » de la PS4 et si vous avez la chance d’avoir un modèle PRO et une télé 4K HDR, vous en aurez encore plus pour votre argent. Il n’est pas rare dans cet immense bac à sable de prendre son temps et d’admirer le travail d’orfèvre de Insomniac.

Au chapitre des griefs qu’on pourrait reprocher au jeu, on notera une certaine répétitivité propre au genre, que ce soit dans le gameplay ou les missions annexes. Certains passages du jeu sont aussi clairement mauvais,  comme les courses aux pigeons à travers la ville, certaines quêtes Fedex ou les séquences d’infiltration ratées où on incarne provisoirement Mary Jane.

Et que dire des tours Oscorp à activer pour cartographier la ville typique des jeux Ubisoft où on a l’impression de refaire une énième fois ce qu’on a fait dans les Assassin’s Creed ou Far Cry.

Insomniac ne semble donc pas avoir réussi à créer l’open-world ultime et novateur, en reprenant à son compte tout ce qui était perçu comme négatif ou rébarbatif chez les concurrents. Jusque dans les abusifs QTE (Quick time event) qui donnent certes un coté cinématique grandiose aux séquences d’action, mais qui, une fois de plus, ne se démarquent pas réellement du lot et n’inventent rien.

Heureusement, l’histoire principale sauve clairement la mise. Le scénario est excellent et bourré de rebondissements. Et même s’il faut attendre pas mal de temps avant de voir débarquer les super vilains, lorsque ceux-ci débarquent tout s’emballe et devient jouissif et explosif.

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Gros fourre-tout donc que ce Spider-man où se côtoient à la fois le fabuleux et le passable (voire le médiocre). Jeu probablement trop ambitieux qui à force de vouloir à tout prix plaire et offrir un contenu conséquent a oublié de laisser derrière lui ce qui ne fait plus recette dans les jeux vidéos. A trop vouloir emprunter chez les autres, il n’a pas pris que le bon.

Spider-man conforte l’idée que l’open-world en tant de genre semble définitivement tourner en rond et atteindre ses limites créatives. Quand un Zelda Breath of the Wild dépoussiérait clairement le genre l’année dernière malgré un rendu graphique très limité, Spider-man lui se contente d’éblouir mais sans ingéniosité. Dommage, on aurait aimé qu’il devienne le nouveau maître étalon de l’open-world. Il restera cependant un excellent divertissement et un très bon jeu de super héros.

Marvel’s Spider-man est disponible en exclusivité sur Playstation 4.