Sport inconnu des mœurs occidentales, le Bouzkachi ou le jeu du tire-chèvre dans sa traduction littérale est une pratique très plébiscitée notamment en Afghanistan qui en a fait son sport national mais aussi plus largement dans l’Asie centrale.
Pratiqué depuis depuis le VIe siècle avant Jésus-Christ, comment ce sport puissant et violent, mêlant pratique équestre et rude combat a pu traverser les âges et rester encore aujourd’hui une marque de toute la culture d’Asie centrale ?


Une partie de Bouzkachi voit s’affronter des cavaliers, des Tchopendoz, pour récupérer une carcasse de chèvre et la placer dans un but ou un cercle. Véritable tradition des peuples turcs d’Asie centrale, le Bouzkachi a dû connaître la rigide administration soviétique pour se transformer véritablement en sport avec code et règlement. C’est en effet à partir des années 1950 lorsque presque toute l’Asie centrale était sous contrôle russe que les joueurs et les chevaux ont été obligés de se soumettre à des tests médicaux. De plus avec la construction d’hippodromes, les joueurs ont pu pratiquer leur sport sur un terrain plat et délimité.


Ce passage de tradition ancestrale à sport s’est poursuivi après l’éclatement du bloc soviétique en 1991 puisqu’on y a obligé le sport en équipe, le bannissement des spectateurs sur le terrain et la stricte délimitation des buts. Il y a même été créé des équivalents de surfaces de réparations et des règles en cas d’égalité des deux équipes.
Si le jeu reste donc plutôt brutal et analogue au rugby, il a subi une codification de ses règles qui a permis une meilleure compréhension du déroulé de ses parties et de ses coutumes.

C’est aujourd’hui une pratique reconnue à l’internationale notamment par les Jeux mondiaux nomades et apparaît régulièrement lors des fêtes nationales ou religieuses des pays d’Asie centrale.